VINTAGE :
Adjectif invariable (mot anglais signifiant ancien, d’époque).
Se dit d’un vêtement, d’un accessoire, etc. des décennies précédentes, remis au goût du jour.
Il fut d’abord utilisé pour désigner des collections anciennes de créateurs prestigieux ( Chanel, Dior, Saint-Laurent…).
Puis, il s’est étendu à toute pièce d’occasion, datant au plus tard des années 80.
Alors, voilà, c’est décidé: je ne suis plus « vieille », tapée, mature.. Je suis vintage! Beaucoup plus glamour et au top de la tendance!
Car, oui, je suis une occasion (les plus goujats pourraient même dire: plus une première main). Je suis du début des année soixante, très bonnes années pour les Bordeaux (en fait, je n’en sais rien, mais il fallait bien que je me valorise un peu). Oui, j’ai de la bouteille ( d’ailleurs, à la base, le mot vintage est utilisé en anglais pour désigner un cru millésimé). Et, comme les bons vins, je ne vieillis pas, je me bonifie avec les années.
Et, tous les spécialistes du vintage s’accordent à dire, qu’il est une ouverture vers le futur, une richesse (savoir regarder en arrière pour mieux aller de l’avant).
Oui, je date, je profite de mon vécu, j’en fais une richesse pour foncer droit devant. Bon, en marchant, courir m’essouffle un peu et puis il ne faudrait pas aller trop vite non plus!
(Petite précision: Il ne s’agit pas d’un vide-dressing. Aucune de ces fringues n’est à vendre.)
Catherine Lupis-Thomas, fondatrice de la boutique 1962, où le vintage (mais pas que) est à l’honneur enfonce le clou:
« Un vêtement vintage est un vêtement qui a été porté, qui a vécu dans le temps. Mais qui est encore là aujourd’hui. En toute légitimité. Car, cela veut dire que des personnes l’ont aimé, qu’il est de bonne qualité ».
Tout à fait moi, je vous dis!
« Mais, nous avons aussi toute légitimité à le transformer, pour se l’approprier, pour en faire un vêtement d’aujourd’hui. »
Voilà, je ne « morfle » plus, je me « customise ». Toute seule. Même pas encore par un chirurgien esthétique!
Et, cette année, j’ai bien tous mes repères.
Des artistes de mes années 20 sortent des nouveaux CD (non, je n’ai pas dit « disques »).
Des marques fêtent leur annif en ressortant des modèles iconiques ou au contraire en modernisant leurs produits basiques (les nouveaux tee-shirts Damart sont presque sexy).
Même nos mères, voire nos grands-mères sont au top de la hype en utilisant leurs bons vieux remèdes grâce au revival des produits « à l’ancienne » en pharmacie.
Et, je vais enfin savoir ce qu’est devenu Danny, le petit garçon au tricycle de Shining (la vraie question étant: combien d’années de psychanalyse?), Stephen King, 40 ans après, publie une suite: Docteur Sleep.
Enfin, à partir d’aujourd’hui, je ne me laisserais plus photographier qu’en noir&blanc avec filtre sépia. So 2014 (et tellement plus flatteur)!
Alors, vintage, néo-retro, « oldie but goodie », gold, silver… Peu importe. Et, de toute façon, c’est bien connu:
C’est avec les vieilles peaux qu’on fait les bonnes soupes (très in, les soupes!).
* Alaïa rentre au musée. Le Palais Galliera accueille une très belle rétrospective.