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De la famille aux affaires familiales.

Jeune Vieillis Pas

Marion, 50 ans.

Marion est ma belle-sœur. Je la connais depuis qu’elle est gamine. Elle a, sous mes yeux, grandi, évolué, vieilli, mûri…  Aujourd’hui, elle me donne vraiment le sentiment d’avoir trouvé son bon chemin. 

 » Après des études littéraires et de cinéma, j’ai bossé comme scripte  à la télé. Mais, c’était un univers qui ne me correspondait pas. J’aimais les livres -j’écris d’ailleurs aussi-, je suis donc devenue libraire. Pendant 12 ans. J’ai beaucoup aimé ce travail, même si j’avais parfois du mal à vraiment expliquer mes coups de cœur. »

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Marion fait ensuite une « pause familiale ». Elle suit son mari en Angleterre. Et, a son premier enfant. Suivi d’un deuxième alors qu’ils sont, alors, installés à Toulouse.

« Je souhaitais vraiment m’occuper de mes enfants. Je n’avais pas envie de les laisser. »

Alors, elle sera maman à temps plein…

 

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« Puis, les enfants grandissent, ils ont moins besoin de vous. Je me rendais compte que j’étais beaucoup trop sur leur dos. Et, moi, j’avais le sentiment de n’être plus rien du tout. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire ».

Les enfants au collège, les journées deviennent bien longues. Marion se remet à l’écriture. Mais, cela ne lui suffit pas.

« J’avais aussi besoin de trouver une activité qui me permette de me revaloriser. D’acquérir une indépendance financière. »

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Pôle emploi va lui permettre de remettre les choses à plat.  Elle s’inscrit à Cap Projet, un accompagnement qui permet d’élaborer un projet pendant 6 mois à raison de 2 fois par semaine. Elle suit même une thérapie cognitive pour l’aider à se relancer. Elle arrive enfin à faire des liens entre sa personnalité, son parcours professionnel et ses souhaits.

« Au fur et à mesure, c’est travailler dans le social qui s’est imposé à moi. »

C’est finalement un diplôme d’état de technicienne de l’intervention sociale et familiale que Marion est en passe de décrocher.  Une formation sur 2 ans. Un parcours long et riche en émotions.

« À mon oral d’entrée, j’ai obtenu un 18 ! La première bonne note de toute ma vie! Quand j’ai ensuite intégré la formation, je me suis retrouvé qu’avec des jeunes. C’était un peu dur, je ne savais pas très bien comment me situer. Tout le monde m’appelait « la vieille ». Bon, c’était de l’humour, mais je ne le prenais pas très bien. J’ai réussi à m’adapter et maintenant, c’est moi que l’on appelle pour demander des conseils. Et, puis, pas facile de remettre son « cerveau en marche ». Pour les stages, idem. Ils s’attendent à voir arriver une « jeunette ». Mais, après, cela aide. J’inspire plus facilement confiance. Mon âge devient un atout pour faire face à des situations très dures. Beaucoup d’incestes, des femmes violées ou seules avec des enfants dans des situations extrêmement précaires. »

Marion finira sa formation en juin 2015. Elle devra alors présenter son Dossier de Pratique professionnelle. Elle sait qu’elle veut travailler avec des mamans.

« C’est tellement beau de pouvoir aider une mère à renouer des liens avec son enfant. Mais, le plus difficile est de ne pas trop s’attacher. Si tu crées trop de lien, tu ne peux pas faire du bon boulot. »

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Marion vient également de  terminer son livre. Une livre d’ado qui se passe dans les souterrains de Paris. Je lui souhaite d’être très vite en librairie ! La boucle sera bouclée.

 

 

Caroline: du bureau de style au Coffee Shop.

Caroline, 44 ans.

Caroline, 44 ans.

 

Caroline est mon deuxième portrait de la catégorie « Changement de cap: changer de vie après 40 ans ».

Elle vient d’ouvrir son Coffee shop! Le You Decide. Une vraie aventure pour cette mère de famille à la tête d’une tribu recomposée de 5 enfants de 13 à 20 ans.

« Après un Deug de droit, j’ai fait pas mal de métiers. D’agent de cinéma à directrice de comm d’un groupe de coiffure. J’ai monté une boîte de déco d’art urbain. Celui que j’ai exercé le plus longtemps :  styliste de mode pour des magazines féminins. »

Aujourd’hui, elle réalise un rêve de gosse.

« J’ai toujours eu envie d’ouvrir un salon de thé. J’ai retrouvé chez ma mère une dinette en porcelaine. J’avais monté mon petit salon. Il s’appelait « Simple ». J’avais écrit un menu. Je devais avoir 8 ans. »

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Merci à la maman de Caroline pour cette archive personnelle !

 

« Depuis quelques années, je vis avec un homme qui est un fou de tout ce qui se mange et se boit. Qui est capable de traverser tout Paris pour s’acheter La bonne confiture ou boire telle sorte de  café.  Il m’a transmis le virus du « bon », du « bio », des produits d’exception. »

L’idée de monter quelque chose autour de produits de qualité germe. Et, va grandir au gré de leurs voyages en Grande-Bretagne ou aux USA.  » On trouvait cela dingue de pouvoir boire autant de très bons cafés là-bas. Et, pas en France ».

Caroline décide alors de se former. Elle suit les différentes  formations obligatoires pour obtenir un permis d’exploitation de la Chambre du Commerce. Celle de Barista. Pour acquérir une réelle compétence dans la préparation du café (et, bien apprendre le fonctionnement de ces machines haut de gamme très sophistiquées).  Dans le milieu des baristas (en fait au pluriel on dit baristi!), on pratique le  « Latte art!

« Bon, moi, je ne suis pas encore hyper douée pour faire des beaux dessins dans la tasse avec la crème. Mais, le barista qui bosse avec moi fait des championnats. Et en plus, il fait des tartes comme personne!  »

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La Rolls de la machine à café: La Marzocco!

 

Pendant des mois, elle recherche Le lieu! Une fois trouvé, dans le 16 ème, quartier où il y a finalement pas grand chose de sympa dans ce style. C’est la course!

Au financement bien sûr. « Là, c’est la galère. Aucune banque ne veut te suivre. Nous avons dégagé une énergie dingue pour trouver différentes sources de financement. C’est une course contre la montre. Tout est long alors que tu n’as pas le temps. Tu dois signer, sinon, le lieu te passe sous le nez. Après, ce sont les réunions de chantier, trouver le mobilier que tu aimes, sélectionner les meilleurs fournisseurs (heureusement, mon chéri avait déjà beaucoup de contacts dans la restauration). Nous avons ouvert 20 jours après la remise des clefs en refaisant tout du sol au plafond! »

 

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« J’apprends au jour le jour. Surtout pour la gestion des stocks.Par exemple, jamais je n’aurais imaginé « consommer » 60 œufs par semaine. Entre les quiches, les tartes… Tu imagines recevoir une livraison de 60 œufs!  »

« Cette aventure est aussi exaltante que stressante. Je m’angoisse sur tout. Est-ce que les gens vont venir? S’ils viennent, vont-ils re-venir?… En fait, tu ne peux plus penser à autre chose. Tout tourne autour de ça. Tu vis You Decide, tu manges You Decide, tu rêves You Decide. C’est devenu ta vie »

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« Mais quand quelqu’un me dit: « qu’est-ce que c’est bon », je suis re-boostée à fond! J’aime tellement  l’idée de recevoir « comme à la maison. » De proposer un vrai service autour du café. De bons produits locaux, bio. Même notre pain, c’est une tuerie!  Je voulais un lieu qui me ressemble. Le nom You Decide, personne n’a vraiment compris ce choix. Mais, en fait: c’est moi! J’ai toujours eu du mal à me décider. » Enfin, finalement pas cette fois!

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You Decide

152 av Victor Hugo, 75016 Paris

Facebook: https://www.facebook.com/pages/You-Decide

Instagram: @youdecidecoffee